Le désir d'entrer et de prier dans la Caverne de Macpelah existe dans le peuple juif depuis des siècles. Des dizaines de Juifs courageux ont bravé beaucoup d'épreuves et de tribulations pour atteindre Hebron. Cependant, seuls quelques uns ont eu le privilège d'entrer dans la caverne elle-même. Les arabes empêchent les Juifs d'entrer dans ce lieu, construit pendant la période du Second Temple. Leur excuse pour interdire l'accès aux Juifs est l'existence d'une mosquée. Ceci, malgré le fait que l'Islam fut fondé 2500 ans après qu'Abraham ait acheté la caverne et les champs aux alentours et 700 ans après que les Juifs aient érigé un énorme monument couvrant les tombes des Patriarches...
Une poignée de Juifs a réussi à pénétrer dans le bâtiment après avoir donné un pourboire substantiel aux gardes arabes stationnés à l'extérieur du bâtiement. Cependant, aucun n'avait réussi à pénétrer dans la caverne elle-même, profondément enfouie, le tombeau des Patriarches. Seule la légende parle de ceux qui ont osé... Ce sont des légendes de terreur, selon lesquelles quiconque entrait n'en ressortait pas. L'histoire raconte qu'un Juif du nom de Rabbin Abraham Azuli, connu comme "Hesed l'Avraham" a réussi à entrer et sortir de la Caverne. Le sultan turc lui avait ordonné, il y a trois cents ans, de descendre dans la caverne pour aller y récupérer son sabre qui était tombé par un étroit orifice. Un certain nombre des soldats du Sultan y étaient descendus, mais ils y étaient tombés morts. Le rabbin Abraham Azuli a réussi à aller rechercher le sabre du Sultan, empêchant de la sorte d'exécution d'un décret contre la population juive d'Hébron.
Certainement, quand nous sommes retournés à Hebron, nous avions le profond désir d'entrer dans la caverne de Machpelah, et là dans les tombeaux des Patriarches, pour adresser des supplications devant JVHU de nos Pères. Cependant, et malheureusement, les clés et la responsabilité du site avaient été données au Waqf, les fanatiques musulmans, par le Ministre de la Défense, Moshe Dayan. Ils s'efforcèrent à tout prix d'empêcher une présence permanente sur le site des Tombeaux. Entre autres choses, ils essayèrent d'empêcher l'adoration des Juifs sur le site. Ils empêchèrent toute possibilité pour les Juifs d'entrer dans les tombeaux souterrains.
Moshe Dayan, archeologue amateur, en réalisant les conséquences de ses actes, essaya de chercher des informations concernant la caverne souterraine. (Il cherchait peut-être des objets pour son compte personnel...) En tout cas, toute investigation officielle était impossible. Il décida donc d'utiliser un stratagème pour satisfaire sa curiosité. A l'intérieur du grand hall, appelé le "hall d'Isaac", il y a un trou dans le sol, duquel on peut faire descendre des chandelles dans la cave souterraine. Selon les rumeurs, il s'agissait là d'une entrée à la caverne elle-même. Cependant, le diamètre du trou était extrêmement étroit : 26 centimètres. Aucun adulte ne pouvait passer par cette ouverture. Mais Dayan trouva une solution. Une jeune fille de 12 ans, nommée Michal, jeune mais courageuse, fut d'accord d'être descendue dans la pièce souterraine.


Par une nuit sombre, Dayan ordonna aux gardes musulmans de quitter le bâtiment. Il leur dit que c'était pour des raisons de sécurité. Ils n'avaient pas la moindre idée de ce qui allait arriver. A la faveur de la nuit, Michal fut amenée sur le site. L'ouverture fut découverte et Michal fut descendue dans la pièce souterraine. Les spectateurs étaient remplis de suspense et d'inquiétude alors que la jeune fille disparut de leur vue...
Michal se retrouva au milieu d'une pièce circulaire dont le sol était jonché de pièces de monnaie, de chandelles et de petits billets. En regardant autour d'elle, elle vit un corridor étroit et sombre, vers le sud. La jeune fille courageuse y entra et après 17 mètres découvrit un étroit escalier. Dans l'obscurité totale elle gravit les marches. Mais après 15 marches, elle fut arrêtée par un mur. Une grosse pierre l'empêchait d'aller plus loin. Elle essaya de la déplacer, mais sans succès. Elle ne bougeait pas. N'ayant pas d'autre choix, elle fit demi-tour et descendit les marches revenant vers la petite pièce de départ au travers de l'étroit corridor. Là, elle fut hissée à nouveau dans le Hall Isaac où tous furent heureux de la retrouver saine et sauve.
Surpris, Dayan fit un croquis des lieux souterrains comme le lui décrivit la jeune Michal : une pièce circulaire, un corridor, les escaliers. La caverne elle-même demeurait un mystère...
Nous étions un groupe de Hebron-Kiryat Arba, et en particulier les dirigeants de “Midreshet Hebron”, nous étions dans l'excitation à l'idée d'entrer dans la caverne de Machpelah. L'histoire de Moshe Dayan avait piqué notre curiosité et nous étions déterminés à trouver une solution pour entrer dans la caverne. Nous ne pouvions pas y entrer par le même chemin que Michal, bien sûr, cependant l'extrémité du corridor attira notre attention. Elle nous avait dit avoir gravi les marches d'un escalier et avait été arrêtée par un mur... Où pouvait donc se trouver cette pierre ?
Après avoir mesuré la distance dont elle nous avait parlé, il s'avéra que cette pierre se trouvait de l'autre côté du Hall Isaac, recouverte de tapis de prière arabes. Cette partie-là était toujours occupée par les arabes. Comment allions-nous pouvoir déplacer cette pierre, afin de descendre dans la caverne ?

La réponse fut trouvée pendant le mois d'Elul, le mois de pardon et repentance, le mois qui précède Rosh Hashanah. Nous avons commencé à dire des prières spéciales de repentance, chaque soir à minuit. Les gardes arabes, employés par la Waqf, n'étaient pas vigilants à cette heure de la nuit. Habituellement, ils quittaient le lieu pour aller dormir. Lorsque nous avons vu cela, nous avons pris avec nous un gros burin à la prière de minuit. Au milieu du service, nous avons commencé à chanter et à danser. Pendant les danses, certains d'entre nous se déplacèrent vers les tapis de prière arabes, les soulevèrent et découvrirent la pierre... Elle était tenue en place par des barres en métal, fixées aux pierres avoisinantes. Nous avons alors commencé à utiliser le burin et après un moment la pierre commenca à bouger. Finalement, nous avons pu déplacer la pierre... Il est difficile de décrire l'émotion que nous avons ressenti en voyant la pierre dévoiler une petite ouverture en dessous ... Les coeurs battant d'excitation nous sommes entrés. Nous avons vu des escaliers descendant dans l'obscurité. Lentement nous avons descendu les marches. Elles nous conduisaient vers un étroit corridor sombre. Nous nous sommes avancés lentement à l'intérieur de ce corridor, en nous baissant et en utilisant des lampes de poche pour nous guider. Nous avons atteint la pièce circulaire et nous avons levé les yeux aux alentours. La pièce était obscure et circulaire. Sur le mur, trois pierres, mais pas de caverne visible. Où était la caverne ? Tous nos efforts étaient-ils vains ?
Quelques minutes plus tard, un autre mystère se présenta à nous. Il nous semblait sentir une légère brise. Comment était-ce possible ? Du vent soufflant de la surface ? En regardant vers le sol, nous vîmes plusieurs pierres qui paraissaient posées les unes sur les autres. Le vent semblait venir du milieu d'elles. En un instant, nous avons soulevé les pierres... pour découvrir la caverne, une caverne taillée dans le roc, sous la terre.
En rampant, nous sommes entrés par une ouverture très étroite dans une caverne circulaire, taillée dans le roc, profondément sous la terre. Elle était remplie de poussière. Impossible de se tenir debout ou de s'asseoir. Nous ne pouvions que ramper. Nous nous sommes avancés plus loin, jusqu'à atteindre un élargissement et puis une seconde caverne. Celle-ci était plus petite que la première, mais là, nous attendait une autre surprise. Elle était aussi remplie de poussière, mais au milieu de la poussière, il y avait des os et des morceaux de poteries. Certains en bon état.
Le vent soufflait dans les cavernes, mais on pouvait aussi entendre le battement de nos coeurs... Aucun être vivant n'était entré aussi près des Partriarches depuis des milliers d'années. Chacun de nous mesurait la portée d'être à l'intérieur de la caverne des Patriarches et la signification de notre prière à côté d'Abraham, d'Isaac, de Jacob et aussi de Sarah, Rebecca et Léa, et même les tombes d'Adam et Eve, près de l'entrée du Jardin d'Eden, où les âmes et les prières montent... Une prière silencieuse en présence de nos Pères.

Après cette expérience spirituelle formidable, nous avons commencé à examiner la caverne. Les os retinrent notre attention. Etaient-ce les os des Patriarches ? Nous savions que les Justes, même après la mort, sont appelés vivants, et que les Patriarches veillent à Hébron et prient pour la miséricorde. En poursuivant nos investigations, il apparut que les poteries dataient de l'époque du Premier Temple, l'époque des rois de Judée. Les Juifs d'Hébron et les Juifs de toute la Judée, comprenant l'importance et la signification des Cavernes de Machpelah, étaient instruits à amener les os et la poterie à l'intérieur des cavernes.
Cette découverte mettait fin à bien des questions, entre l'ensevelissement de Jacob, le dernier Patriarche, et la construction par Hérode de l'imposante structure au-dessus des Cavernes. (Il est à remarquer que, contrairement au Second Temple, cette construction a résisté au temps et aux invasions et subsiste encore de nos jours.)
Après plusieurs heures et alors que l'aube approchait, nous fûmes contraints de quitter les cavernes sacrées, afin de ne pas être surpris. Nous avions eu le privilège de découvrir les Cavernes de Machpelah, d'y prier et de découvrir d'anciennes poteries juives datant de l'époque du royaume de Juda. Pour un moment, nous avons été unis, des fils avec leurs pères.